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2. « Trois ans après une électrocution, 2. « Trois ans après une électrocution, je suis prêt à reprendre le métier »

En septembre, Christophe Menard espère retourner dans ses porcheries.

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Christophe Ménard espère reprendre son poste de chef d'exploitation à Moreuil, dans la Somme, en septembre prochain. Ce jeune s'est installé à proximité de la ferme de ses parents en 2002. Il ont mis en commun leur assolement sur 135 ha. De son côté, il poursuit son activité de naisseur-engraisseur avec 110 truies. En septembre 2011, alors qu'il manoeuvre une benne chez son père, non loin de la ligne à moyenne tension, il est électrocuté. Grand brûlé, il passera deux mois dans le coma. Amputé de la jambe gauche, il s'habitue aujourd'hui progressivement à la prothèse qui lui permet de quitter son fauteuil roulant. Mais pas sa canne : « Après l'hospitalisation, la rééducation est vite venue. Mais l'adaptation de la prothèse est longue. Je serai moins mobile qu'avant. Et c'est dur de l'accepter. »

UN SALARIÉ À TEMPS PLEIN

Pourtant, il n'a jamais envisagé de quitter le métier. Depuis l'accident, il a arrêté les pommes de terre et la multiplication porcine. La première année, son revenu a chuté à moins 20 000 euros : « Ma banque de toujours, malgré mes 80 % d'invalidité, ne m'a accordé aucun report d'échéance ni même une visite. En revanche, la BNP a fait jouer l'assurance- invalidité », souligne-t-il.

Avec l'appui constant du service santé sécurité au travail de la MSA puis du Sameth (1), il a aménagé son poste de travail : « Nous avons désormais un lève-sac, un chariot à roulettes pour les seaux. Mon véhicule professionnel a été adapté. Les commandes de mon tracteur sont manuelles. J'ai remplacé mon pulvérisateur avec des commandes manuelles dans la cabine et acheté un transporteur. J'ai réinvesti 59 000 , dont 21 000 pris en charge par l'Agefiph (2). Les 800 d'indemnités versés chaque mois par la MSA financent le passage du salarié d'un mi-temps à un plein temps : « Les techniciens et l'installateur de matériel sont venus assister ceux qui me remplaçaient. Mes parents sont toujours très présents. Je bénéficie d'exonérations de charges. Je venais d'arrêter mon assurance complémentaire « accidents » en me disant que j'avais un salarié à mi-temps pour me remplacer. Mais pendant deux ans, j'ai été totalement absent. » Christophe a aussi porté plainte contre X : « Par précaution. ERDF s'est montré peu conciliant lors de l'accident. Même si, aujourd'hui, les câbles qui traversaient la cour de mon père ont été enterrés grâce à la demande insistante de la MSA. »

(1) Sameth : Service d'appui au maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés. (2) Agefiph : Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées.

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